Les forces de sécurité du Mozambique ont ouvert le feu mercredi à Nampula pour disperser des centaines de partisans de l’opposant Venancio Mondlane, une semaine après des élections au décompte encore partiel, selon un militant local et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Au moins une personne a été blessée dans ces heurts survenus dans ce bastion de l’opposition situé dans le nord-est du pays d’Afrique australe, selon ces mêmes sources. « La marche a commencé à 8h00… après l’arrivée de Venancio Mondlane », a déclaré Ivaldo Nazare, militant issu de la société civile à Nampula.
Venancio Mondlane figure montante de la scène politique mozambicaine a revendiqué sa victoire dès le jour du scrutin, et a appelé à une grève générale lundi prochain pour dénoncer des fraudes électorales, massives selon lui. Mercredi, il a manifesté à Nampula avec ses partisans, d’après les vidéos sur son compte Facebook, pour dénoncer les résultats locaux annoncés lundi par les autorités. Ces dernières ont annoncé que le Frelimo, parti au pouvoir depuis près d’un demi-siècle et l’indépendance du Mozambique, ex-colonie portugaise, avait remporté 66% des voix dans la province de Nampula.
Une vidéo de la foule des manifestants à Nampula diffusée sur les réseaux sociaux montre un homme en sang dans un véhicule, sans que les circonstances de l’incident aient pu être établies par l’AFP. Sur d’autres vidéos on peut entendre des détonations autour de la foule. Le porte-parole de la police, Gilberto Inguane, n’a pas confirmer que des personnes ont été blessées. « Nous devons encore vérifier ce qu’il s’est passé », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Dans son décompte parallèle, régulièrement mis à jour sur les réseaux sociaux, Venancio Mondlane, soutenu par le petit parti Podemos, revendiquait mardi soir 53% des voix à l’élection présidentielle après 67% du dépouillement effectué, contre 36% en faveur de Daniel Chapo, candidat désigné du Frelimo.