L’ambiance est tendue à Libreville ce dimanche, au lendemain des élections générales. Le gouvernement a annoncé un couvre-feu et la suspension de l’accès à Internet. Invoquant pour ce faire, au nom de l' »intérêt supérieur de la Nation », la nécessité de parer aux « appels à la violence » et aux « fausses informations » dans les réseaux sociaux, et de « prévenir tout débordement et assurer la sécurité » des populations.
Rodrigue Mboumba Bissawou, le ministre de la communication a précisé que le couvre-feu serait « appliqué dès ce 27 août » et serait en « vigueur tous les jours, à partir de 19 heures jusqu’à 6 heures ». Quelques avant l’annonce de ces mesures, principal opposant d’Ali Bongo dénonçait des « fraudes orchestrées » par le Parti démocratique gabonais. « Terminons ce processus dans le calme et la quiétude car le vote sanctionnera ces magouilles une bonne fois pour toutes », a ajouté l’opposant.
Dans la soirée du samedi, la Haute autorité de la communication (HAC), a annoncé « l’interdiction provisoire de diffusion au Gabon des médias France 24, RFI et TV5 Monde » auxquels il est « reproché un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en lien avec les élections générales en cours ». Sur le réseau X, anciennement Twitter, Mike Jocktane, directeur de campagne d’Albert Ondo Ossa, a dénoncé un « hold-up électoral en cours ».
Samedi, quelques 850 000 Gabonais étaient appelés à voter pour les élections présidentielle, législatives et municipales, toutes sur un tour de scrutin. Ali Bongo, 64 ans, brigue un troisième mandat face à Albert Ondo Ossa, son plus sérieux rival derrière lequel s’est rangée la plus grande partie de l’opposition.
Dorcas GANMAGBA