Les dirigeants ouest-africains ont rendez-vous avec le Chairman de la Cédéao. Le Nigérian Bola Tinubu réunit ses pairs pour un seul sujet, les suites du coup d’état au Niger. Après l’expiration de son ultimatum, l’instance sous régionale décidera-t-elle d’une nouvelle intervention militaire ?
Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) se réunissent à nouveau ce jeudi sur le cas Bazoum. Alors que le dialogue avec les nouveaux hommes forts du pays stagne, cette rencontre s’annonce comme celle de l’ultime espoir. Interviendra-t-elle ou pas militairement au Niger ? Les regards sont tournés vers le Nigeria où se réunissent à nouveau les dirigeants ouest-africains pour décider du sort des putschistes nigériens. Le retour à l’ordre constitutionnel voulu par les dirigeants ouest-africains et la libération de l’ancien président jugé comme « otage » aux mains du général Abdourahamane Tiani. A défaut d’une opération militaire, le ton sera-t-il à l’apaisement ou à la recherche des issues moins menaçantes pour gérer le cas Niger ?
La Cédéao se trouve à un tournant important de son destin et de la gestion du cas Bazoum dépend en partie sa notoriété et sa crédibilité sur des crises futures. Quoiqu’il en soit, l’option militaire semble de plus en plus lointaine. Face à la détermination des putschistes nigériens qui semblent prêts à en découdre avec toutes intentions d’interférence et les soutiens du Faso et du Mali, Abdourahamane Tiani et les siens ne semblent plus craindre la bande à Tinubu, Talon et consorts prêts à lancer l’assaut sur Niamey.
Mais autant il est déterminé et prêt pour l’affrontement, autantil laisse une lucarne pour une sortie de crise pacifique. 24 heures avant le sommet, l’ancien émir de Kano Lamido Sanusis’est rendu à Niamey, non pas en tant qu’émissaire nigérian, mais en simple médiateur pour obtenir des positions plus flexibles. « Je suis venu en espérant que ma visite puisse ouvrir la voie au dialogue. J’ai eu des échanges francs et constructifs avec le général Tiani et je retourne rencontrer le président nigérian pour lui faire le compte rendu », laisse-t-il entendre au terme de cette brève visite. Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, l’actuel patron de la Cédéao, ne referme pas lui aussi la porte à la négociation. Le dialogue représente pour lui la « meilleure voie à suivre ».
Jonadeleine TADAGBE
