La famille du cyberactiviste ivoirien proche de l’opposition Ibrahim Zigui, sans nouvelles de lui depuis mardi, a annoncé avoir déposé plainte vendredi pour « enlèvement et séquestration » et appelé les autorités à « faire la lumière sur cette disparition ».
Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire à l’approche de la présidentielle du 25 octobre et plusieurs militants d’opposition ont été arrêtés ces dernières semaines.
Ibrahim Zigui, suivi par 600.000 abonnés sur Tiktok et 250.000 sur Facebook, est un sympathisant du Parti des peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation de l’ex-président désormais opposant Laurent Gbagbo. « Dans la nuit du 1er au 2 septembre Ibrahim Zigui a été enlevé à son domicile par des individus non identifiés » explique son avocat Me Sylvain Tapi dans un communiqué.
Sa famille a déposé plainte ce jour pour enlèvement et séquestration et « en appelle à la diligence des autorités policières et judiciaires afin que toute la lumière soit faite sur cette disparition et qu’il soit retrouvé dans les plus brefs délais », poursuit-il.
« On n’enlève personne en Côte d’Ivoire. Toutes les personnes prétendument enlevées, on les retrouve dans des procédures judiciaires. Il y a des gardes à vue en bonne et due forme », a déclaré vendredi à l’AFP le porte-parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly.
« Une fausse information faisant état du décès du nommé Ibrahim Zigui est actuellement propagée sur les réseaux sociaux. Il est bien vivant et la procédure le concernant suit son cours », a publié vendredi le gendarme du numérique ivoirien, sur sa plateforme de lutte contre les fausses nouvelles, Alertes 100.
Fin août, Ibrahim Zigui avait appelé les Ivoiriens à sortir vêtus du maillot de l’équipe nationale pour se rassembler dans les lieux publics le 10 septembre, date à laquelle le Conseil constitutionnel doit publier la liste définitive des candidats à la présidentielle.
Laurent Gbagbo, radié des listes électorales pour une condamnation judiciaire risque fort d’être écarté de cette liste, tout comme Tidjane Thiam, autre leader d’opposition, lui pour des raisons de nationalité.
L’opposition dénonce par ailleurs la candidature du chef de l’Etat Alassane Ouattara qui brigue un 4e mandat à la tête du pays, l’estimant inconstitutionnel.
En août, onze membres du parti de Laurent Gbagbo ont été inculpés pour « acte terroriste » après des incidents et notamment l’incendie d’un bus dans la commune abidjanaise de Yopougon.