Une enquête réalisée par l’ONG IDEF a révélé que des fèves de cacao exportées par la Côte d’Ivoire, proviendraient de terres déboisées du Liberia.
L’enquête met en lumière l’importance des systèmes de contrôles des produits exportés. Depuis 2018, il existe « un phénomène d’exode de producteurs de cacao de la Côte d’Ivoire vers le Liberia ». Les enquêteurs se sont intéressés à trois villages, dans lesquels l’arrivée de planteurs ivoiriens a provoqué « de nouveaux défrichements de forêts primaires » lit-on dans cette étude, qui comporte aussi des photos de ces sites.
Or ces zones manquent de routes. Par conséquent, « du cacao produit au Libéria est déjà vendu en Côte d’Ivoire de façon régulière depuis au moins trois campagnes cacaoyères », affirme l’ONG IDEF.
La nouvelle règlementation européenne interdit toute importation de cacao issu de zones déforestées après fin 2020. En vigueur depuis le mois de juin, elle entrera concrètement en application pour le cacao exporté à l’automne 2024.
Cette enquête présente aussi le Liberia comme un pays à « haut risque de déforestation ». Bien que les volumes des transactions et l’ampleur du phénomène ne sont pas quantifiés, selon IDEF « les faits observés (…) démontrent la faiblesse, si ce n’est, l’absence de mécanisme de contrôle de la chaîne d’approvisionnement ».
L’ONG IDEF s’interroge également sur « la question de la crédibilité des mécanismes mis en place par les labels de certification ». Selon elle, la solution serait de s’appuyer sur un observateur extérieur pour effectuer le contrôle de terrain.