Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, élit mercredi son président, deux jours après la démission de Tidjane Thiam qui se représente, seul candidat, afin d’être réélu pour mettre fin à une saga judiciaire contestant sa légitimité.
Plusieurs opposants de premier plan, dont M. Thiam, ont été déclarés inéligibles pour la présidentielle du 25 octobre. Lundi, ce dernier avait annoncé sa démission de la présidence du PDCI à laquelle il avait accédé en décembre 2023, se disant victime de « harcèlement judiciaire ». Une démission purement formelle qui visait principalement à anticiper une décision de justice risquant d’invalider son élection de décembre 2023, explique-t-on au sein du PDCI.
La justice a mis en avant fin avril l’article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960, qui indique que l’acquisition volontaire d’une autre citoyenneté entraîne la perte de la nationalité ivoirienne.
Elle l’a ainsi radié des listes électorales estimant qu’il n’était pas ivoirien au moment de son inscription en 2022, l’excluant de facto de la course à la présidentielle.
Mercredi, Tidjane Thiam, seul candidat, devrait donc se faire réélire président du PDCI en étant cette fois « 100% ivoirien », puisqu’en renonçant à la nationalité française en mars, il a retrouvé, selon les autorités, la nationalité ivoirienne qu’il avait perdue.
Les résultats du congrès sont attendus jeudi.
Mais cette élection ne change rien à son inéligibilité puisqu’il reste radié de la liste électorale et qu’aucune révision de celle-ci n’est prévue avant la présidentielle du 25 octobre.
Trois autres figures de l’opposition ayant annoncé leur intention d’être candidats sont absentes de la liste électorale, en raison de condamnations judiciaires.
Il s’agit de l’ancien président (2000-2011) et opposant Laurent Gbagbo, de son ancien bras droit Charles Blé Goudé et de l’ancien chef rebelle et Premier ministre Guillaume Soro. Les autorités récusent régulièrement toute intervention politique dans le processus électoral, assurant qu’il s’agit de décisions prises par une justice indépendante.
Le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, ne s’est de son côté pas encore prononcé sur une éventuelle candidature mais s’est dit « désireux de continuer à servir son pays ».