L’opposant ivoirien Tidjane Thiam, écarté de la course à la présidentielle d’octobre par une décision de justice sur sa nationalité, a affirmé mercredi que son parti n’envisageait pas de le remplacer et qu’il allait saisir la justice ouest-africaine pour contester cette décision.
« C’est moi ou personne, nous ne présenterons pas d’autre candidat », a déclaré Tidjane Thiam. Mardi, le tribunal d’Abidjan a radié Thiam de la liste électorale estimant qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne, une décision qui n’est susceptible d’aucun recours et qui ferme la porte à sa candidature à la présidentielle du 25 octobre.
Mercredi, il a indiqué qu’il comptait saisir la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao). « On va aller à la Cedeao, on a le droit. Et on va continuer à se battre sur le terrain et montrer au pouvoir, que c’est une décision qui est mauvaise pour la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré. « Etre sur la liste électorale, c’est un droit absolument fondamental, c’est une question de droits de l’Homme. On ne peut pas, dans une nation civilisée, traiter ça comme ça », a-t-il ajouté.
La justice a utilisé l’article 48 du code de nationalité, datant des années 1960 qui indique que l’acquisition d’une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne.
Né en Côte d’Ivoire, M. Thiam a obtenu la nationalité française en 1987 et y a renoncé en mars, afin de se présenter à la présidentielle, un scrutin pour lequel un candidat ne peut être binational.
« Je maintiens que cette loi n’a pas été appliquée en 64 ans. Tous les jours, il y a des Ivoiriens qui prennent une autre nationalité, pour des raisons variées, et donc ce que nous dit cette loi, c’est que sans processus, ils ont perdu leur nationalité, sans qu’on les en informe, sans qu’ils le sachent », a déclaré Tidjane Thiam.
Si ses partisans ont dénoncé une décision « politique » visant à écarter leur candidat, le parti au pouvoir répond ne pas être impliqué dans cette affaire.
D’autres candidats d’opposition sont écartés de la présidentielle de 2025, notamment l’ex-président Laurent Gbagbo, radié de la liste électorale en raison d’une condamnation judiciaire.