Chérubin Okende, ex-ministre et porte-parole du parti de l’opposant Moïse Katumbi, a été retrouvé mort le 13 juillet à Kinshasa. Son corps criblé de balles était sur le siège conducteur d’un véhicule de marque Lexus. Le député était vêtu d’une chemise blanche, couverte de sang. Le procureur de la République s’est déplacé tôt dans la matinée pour constater les faits. La fille de Chérubin Okende s’est également rendue sur place afin d’identifier le corps de son père. La police scientifique est intervenue sur la scène du crime, avant que la dépouille ne soit emmené à la morgue.
Selon les premières informations, Okende s’était rendu mercredi à la Cour constitutionnelle et ses proches n’avaient plus de nouvelles de lui. Chérubin Okende, 62 ans, avait démissionné en décembre dernier de son poste de ministre des Transports en même temps que deux autres ministres pro-Katumbi. À l’issue d’une réunion qui s’est tenue ce jeudi, les autorités congolaises ont annoncé qu’une enquête préliminaire était déjà en cours et qu’une « commission d’enquête plus large » allait également être mise en place « avec l’implication de tous les services et en associant les services étrangers des pays amis pour faire la lumière » sur ces évènements.
L’annonce de sa mort a suscité une immense émotion et de nombreuses réactions au sein de la classe politique congolaise. Présent à Abidjan pour l’Assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF), Moïse Katumbi a dénoncé « l’assassinat politique » d’un homme « bien, très pacifique et très loyal ». « Il portait la voix du parti, on veut nous faire taire », a déclaré à Jeune Afrique l’ancien gouverneur du Katanga, avant d’annoncer son intention de rentrer dès que possible à Kinshasa.
Une vie professionnelle bien remplie
Chérubin Okende a commencé sa vie professionnelle en tant que leader syndicaliste. Secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’actuel Office congolais de contrôle (OCC) entre 1992 et 2005, il a aussi été le président national de la Confédération générale de syndicat autonome (CGSA). Il cumulait alors ces responsabilités avec un engagement au sein de la société civile. C’est d’ailleurs avec sa casquette de vice-président de la Société civile du Congo (Socico) qu’il avait participé au dialogue intercongolais de Sun City, ce qui lui avait alors valu un siège au sein du Parlement de transition.
Chérubin Okende a préféré Katumbi à Tshisekedi
Chérubin Okende était l’un des six ministres du gouvernement issus de la famille politique de Moïse Katumbi avant le remaniement du 24 mars dernier. Au moment de la séparation entre Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi, certains ministres dont Chérubin Okende avaient choisi de quitter le gouvernement pour soutenir la candidature de Katumbi.
Dorcas GANMAGBA