À moins de trois mois du quadruple scrutin du 28 décembre, la principale plateforme de l’opposition, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), a annoncé mercredi qu’elle le boycottera, accusant le pouvoir de verrouiller le processus électoral.
« Nous n’y participerons pas », a martelé son coordonnateur, Crespin Mboli Goumba, après des mois de demandes de dialogue restées sans réponse par le président Faustin-Archange Touadéra. Cette annonce intervient à quelques jours de la fin du dépôt des candidatures, fixée au 11 octobre dans le calendrier électoral. Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra avait officiellement déposé sa candidature jeudi dernier. « Le peuple voulait absolument être rassuré que mon dossier de candidature soit déposé aujourd’hui. C’est chose faite. », avait-il déclaré à la presse devant le siège de la commission électorale.
Les dirigeants du BRDC ont régulièrement critiqué le processus électoral, qu’ils jugent « tronqué », et s’étaient déjà opposés à la possibilité pour le président sortant de briguer un troisième mandat, lors du référendum pour la nouvelle constitution adoptée en 2023. Le président avait initialement affiché son ouverture à un dialogue en mars, avant de durcir sa position lors du congrès de son parti, le Mouvement cœurs unis (MCU), en juillet. Une réunion inaugurale a cependant eu lieu le 2 septembre en présence du chef du gouvernement, de ministres, du BRDC et de membres de la Communauté italienne catholique Sant’ Egidio, imposés par les autorités.
Aucun calendrier pour la poursuite des discussions n’a été proposé depuis par le gouvernement, alimentant les accusations de « duplicité » portées contre le président Touadéra.