Le président du Burundi Evariste Ndayishimiye, dont les troupes soutiennent l’armée congolaise face au M23 et son allié rwandais dans l’Est de la RDC, a mis une nouvelle fois Kigali en garde contre une attaque lors d’une visite mardi à leur frontière commune.
Fin janvier, Burundi Evariste Ndayishimiye avait déjà affirmé que Kigali était en train de préparer quelque chose contre le Burundi. Par le passé, il a qualifié le Rwanda d' »ennemi. » « Celui qui va nous attaquer, nous allons l’attaquer », a déclaré le général Ndayishimiye devant des habitants de Bugabira, une commune frontalière du Rwanda, qu’il a aussi qualifié de « mauvais voisin » dans un discours diffusé mercredi par des médias locaux.
La population du Burundi est très majoritairement hutu et compte une minorité tutsi de 14%.
Depuis son indépendance en 1962, ce pays d’Afrique centrale extrêmement pauvre a été le théâtre de massacres interethniques cycliques, notamment en 1965, 1972 ou 1981, les deux communautés s’étant mutuellement accusées de génocide. Le pays, qui a plongé entre 1993 et 2006 dans une guerre civile ayant fait 300.000 morts, continue de connaître des tensions et accusations d’exclusion ethnique.