Reporters sans frontières, RSF, a demandé jeudi aux autorités militaires au pouvoir au Burkina Faso de « sortir de leur silence assourdissant », après l’enlèvement de plusieurs journalistes et chroniqueurs par des individus armés, ces dernières semaines.
« Depuis le 19 juin, deux journalistes et deux chroniqueurs ont disparu, enlevés pour au moins trois d’entre eux par des individus armés. », rapporte l’ONG dans un communiqué. « Pour deux d’entre eux, des individus se sont présentés comme étant membres de l’Agence nationale de renseignement (ANR). » expli l’ONG.
Chroniqueur sur la chaîne privée BF1, Kalifara Séré, n’a plus donné de signe de vie depuis le 19 juin. Il avait plus tôt été auditionné par le Conseil supérieur de la communication, CSC. Kalifara Séré avait accusé l’Etat de « fabriquer des informations qui sont fausses », affirme RSF.
Adama Bayala, journaliste et également chroniqueur sur la télévision privée BF1, est lui porté disparu depuis le 28 juin. Il a disparu alors qu’il se rendait à un rendez-vous à Ouagadougou. Le directeur de publication du bimensuel d’investigation L’Événement, Atiana Serge Oulon, a lui été enlevé à son domicile le 24 juin. Tout comme Alain Traoré dit « Alain Alain », un rédacteur en chef d’Omega Média, enlevé le 13 juillet par des individus armés, selon la même source.
Selon RSF, « ces quatre professionnels de l’information sont perçus par les autorités comme des voix critiques et il est désormais clair qu’elles ont leur part de responsabilité dans leur disparition, ne serait-ce qu’en entretenant un silence assourdissant à leur égard et en manifestant une hostilité publique aux journalistes ».
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina Faso a suspendu l’accès ou la diffusion de plusieurs médias. Ces médias sont accusés de freiner les efforts du régime pour reconquérir le territoire face aux violences des jihadistes.