Des hommes armés ont tué samedi plusieurs dizaines de personnes, dont des civils, dans le Centre-nord du Burkina Faso, selon différentes sources.
Quatre ministres et le chef d’Etat-major des armées sont allés rencontrer des victimes dimanche à Kaya. Des blessés ont été évacués, à environ 45 kilomètres du village de Barsalogho. L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée par les groupes armés de la zone, principalement liés à Al-Qaïda. Selon des riverains, les victimes sont principalement de jeunes civils, sortis en nombre pour aider les soldats à creuser des tranchées autour de la ville, pour se prémunir d’éventuelles attaque des groupes armés terroristes.
Depuis plusieurs mois, les autorités ne communiquent plus sur ces violences, qui continuent d’endeuiller le pays. Aucun bilan des morts et des blessés n’a été avancé par le gouvernement, ni de précision sur les auteurs du massacre. Le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, a de son côté déploré que, malgré « une riposte et un soutien des vecteurs aériens », des civils aient été tués. Il a ajouté que des militaires et des VDP, les volontaires pour la défense de la patrie, ont également été tués, sans préciser leur nombre.
Depuis 2015, le pays est très régulièrement frappé par des attaques de groupes jihadistes qui ont fait plus de 20.000 morts. L’ONU et Human Rights Watch ont accusé à plusieurs reprises les forces de sécurité burkinabè et les VDP d’avoir commis des massacres contre des civils. Le chef du régime burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, avait promis de faire de la lutte contre le « terrorisme » sa « priorité ».