Plus de 350 personnes ont été interpellées entre le 4 septembre et le 4 octobre au Burkina Faso, pour des « faits d’observation hostiles » ou « d’espionnage de nature terroriste », a annoncé jeudi le ministère de la Sécurité de ce pays frappé par des attaques jihadistes récurrentes.
Sur cette période, les autorités « ont interpellé 358 personnes pour des faits d’observations hostiles et/ou d’espionnage de nature terroriste sur l’étendue du territoire national, dont 63 dans la ville de Ouagadougou », la capitale du Burkina Faso, a écrit dans un communiqué le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana.
Le 24 septembre, au lendemain de l’annonce par la junte au pouvoir d’une « vaste opération de propagande et de déstabilisation », contre le régime militaire la justice avait lancé un « appel à dénonciation de cas suspects et à collaboration avec les Forces de Défense et de Sécurité, FDS ».
Selon le ministre Sana, « les contributions citoyennes au niveau des centres d’appel font état de 726 dénonciations ». Il a salué « le sens élevé de patriotisme des populations en matière de coproduction de sécurité », puis les a invité « à maintenir cet élan de contributions citoyennes ».
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015, à des attaques de groupes jihadistes, qui ont fait plus de 26.000 morts civils et militaires, selon l’ONG Acled qui recense les victimes de conflits dans le monde. La situation ne cesse de se dégrader avec plus de 6.000 morts depuis le début de l’année, toujours selon Acled. Le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch il y a deux ans, assure avoir déjoué « plusieurs tentatives de déstabilisation », impliquant civils et militaires.