L’ONG Médecins sans frontières, MSF, a annoncé lundi suspendre ses activités à Djibo, importante ville du nord du Burkina Faso encerclée par des groupes jihadistes, pour des raisons sécuritaires, après des incidents ayant notamment visé les centres de santé et les locaux de l’organisation. « MSF annonce la suspension de ses activités à Djibo, au Burkina Faso. Cette décision fait suite aux incidents récurrents visant les centres de santé, les points de distribution d’eau, et même nos locaux », a écrit l’ONG sur son compte X.
Depuis plus de deux ans, les groupes jihadistes qui minent le pays encerclent Djibo, ville proche de la zone dite des trois frontières entre Niger, Burkina et Mali, et y font des incursions. En juillet, le bureau de l’organisation avait été visé par des tirs qui avaient « détruit les points d’approvisionnement en eau », fournis par l’organisation, selon ce responsable.
« Nous avons besoin de conditions de sécurité adéquates pour permettre à nos équipes de poursuivre leur mission et apporter du soutien aux communautés piégées par l’insécurité et la violence », a de son côté affirmé Moussa Ousman, responsable des programmes Afrique de l’Ouest et centrale pour MSF, cité sur X.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques de groupes jihadistes qui ont fait plus de 26.000 morts civils et militaires, dont 6.000 depuis le début de l’année, selon l’ONG Acled qui recense les victimes de conflits dans le monde.
Plus de deux millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et dépendent majoritairement de l’aide des organisations humanitaires. Chef-lieu de la province du Seno, Djibo accueille de nombreux déplacés internes. Sa population est passée de 60.000 habitants à plus de 200.000 en cinq ans, selon des estimations d’ONG.