L’ONU a nommé un coordonnateur résident intérimaire au Burkina Faso, prenant acte de la décision de la junte de déclarer « persona non grata » la précédente titulaire du poste accusée de véhiculer des « informations mensongères », a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères burkinabè.
Le Burkina est dirigé depuis près de trois ans par une junte souverainiste, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir après un putsch en septembre 2022.
Le pays est miné depuis près de dix ans par les attaques meurtrières de groupes armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique. L’armée et ses supplétifs civils ont été accusés à plusieurs reprises d’exactions contre des civils. La semaine dernière, le régime militaire a déclaré « persona non grata » la coordonnatrice résidente de l’ONU la Mauricienne Carol Flore-Smereczniak.
La junte l’accuse d’avoir véhiculé dans un rapport « des informations graves et mensongères » attribuant à l’armée des « violations contre des enfants » au Burkina Faso.
Lundi, une délégation des Nations Unies a présenté au chef de la diplomatie burkinabè un « intérimaire désigné à la tête de la Coordination du système des Nations Unies au Burkina Faso, en la personne de Maurice Azonnankpo », annonce le ministère burkinabè des Affaires étrangères. Son « expérience » et sa « connaissance du contexte burkinabè constituent des atouts indéniables pour assurer une continuité sans interruption de la coopération », ajoute le ministère.
« Le Burkina Faso demeure profondément attaché au multilatéralisme et reste disponible à travailler de concert avec les Nations Unies dans un esprit de confiance et de transparence », a assuré le chef de la diplomatie burkinabè Karamoko Jean Marie Traoré. En décembre 2022, la junte avait déclaré « persona non grata » une précédente coordonnatrice résidente de l’ONU au Burkina, l’Italienne Barbara Manzi.