Selon un rapport publié par Human Rights Watch, «trois frappes de drones de l’armée burkinabée présentées par le gouvernement comme ayant frappé des combattants djihadistes ont provoqué la mort d’au moins 60 civils sur deux marchés et lors d’une cérémonie de funérailles depuis août 2023 ».
L’ONG assure avoir interviewé des dizaines de témoins entre septembre et novembre 2023, et analysé des photographies, des vidéos et des images satellites pour cette enquête. « L’armée burkinabée a utilisé l’une des armes les plus précises de son arsenal pour frapper de larges groupes de personnes, provoquant la mort de nombreux civils », indique dans ce rapport Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour le Sahel à HRW.
Les frappes auraient été menées avec des drones Bayraktar TB2, fabriqués en Turquie, et capables d’emporter jusqu’à quatre bombes à guidage laser. Le rapport affirme également que des habitants sont parfois contraints de collaborer avec les djihadistes qui contrôlent ces zones.
Le régime du capitaine Ibrahim Traoré a adopté, depuis son accession au pouvoir, une stratégie offensive contre les groupes djihadistes. Mais l’armée a déjà été accusée par diverses ONG et défenseurs des droits de l’homme de causer de nombreuses pertes civiles.