L’ONG Human Rights Watch, HRW, a réclamé vendredi une « enquête impartiale » sur des actes de mutilations de cadavres dans des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux mettant potentiellement en cause des soldats de l’armée burkinabè, qui a condamné les faits.
« Les autorités du Burkina Faso devraient ouvrir de toute urgence une enquête impartiale sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux qui montre des soldats de l’armée burkinabè mutilant et éventrant un cadavre. », a écrit HRW dans un communiqué. « Toutes les personnes jugées responsables d’actes répréhensibles devraient être poursuivies, quel que soit leur rang. », a souligné l’ONG.
Mercredi, l’armée burkinabè a condamné des « agissements macabres » et « contraires aux règles d’engagement des combattants ». Elle a assuré avoir pris des dispositions pour identifier l’origine des images et les auteurs.
Largement relayée sur les réseaux sociaux fin juillet, la vidéo de 81 secondes « montre au moins 18 hommes vêtus d’uniformes de l’armée identifiables, dont deux utilisent des couteaux pour éventrer un corps décapité et démembré. », détaille HRW.
Les hommes sur la vidéo affirment en français être « membres du Bataillon d’Intervention Rapide 15 (BIR-15), une force spéciale impliquée dans des opérations de contre-insurrection contre les groupes armés islamistes, et de l’unité militaire +Cobra 2+ , une force d’élite associée au président du Burkina Faso. ».
Deux de ses sources estiment que « la vidéo a été filmée entre avril et mai près de Nouna », dans la région de la Boucle du Mouhoun, proche de celle du Sud-Ouest. En avril, HRW avait accusé l’armée burkinabè d’avoir exécuté au moins 223 civils, dont 56 enfants fin février dans le nord du pays.