Le lieutenant-colonel Evrard Somda, ancien chef d’état-major de la gendarmerie du Burkina Faso, a été enlevé dimanche 14 janvier à son domicile de Ouagadougou par des « individus armés », a appris lundi l’AFP de sources proches de lui. Le motif de cet enlèvement reste incertain. « On ne sait pas s’il s’agit d’une arrestation sur ordre des autorités militaires ou judiciaires, ou s’il s’agit d’un énième enlèvement », a indiqué une autre. Elle a précisé qu’il n’avait opposé aucune résistance et avait suivi les hommes venus le chercher pour l’emmener vers une destination inconnue.
Limogé fin décembre après l’interpellation de quatre officiers, dont deux de ses anciens proches collaborateurs soupçonnés d’être impliqués dans un « complot contre la sûreté de l’Etat », que le régime militaire au pouvoir affirmait avoir déjoué, le lieutenant-colonel Evrard Somda ne quittait presque plus son domicile, selon ses proches.
Plusieurs cas d’enlèvements ont été rapportés ces derniers mois par des sources locales à Ouagadougou. Fin décembre, Ablassé Ouédraogo, ancien ministre burkinabé des affaires étrangères et ex-directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avait été enlevé par « des individus » disant appartenir à « la police nationale », selon son parti politique, Le Faso autrement.
Le Burkina Faso, sous le régime militaire issu de deux coups d’État en 2022, traverse une période d’instabilité. Plusieurs cas d’enlèvements ont été signalés ces derniers mois, soulignant les défis persistants auxquels le pays est confronté, notamment les violences jihadistes attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Ces violences ont déjà causé près de 20 000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays.