Au moins dix civils ont été tués dimanche dans une attaque jihadiste contre un marché à Manni, dans le nord-est du Burkina Faso, ont indiqué des sources locales et sécuritaire. « Manni a connu un dimanche noir. De nombreux terroristes ont attaqué la ville dans la soirée. Ils ont semé la mort et la destruction », a raconté un ressortissant de cette localité située dans la province de la Gnagna.
Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des soignants prenant en charge des blessés dans la cour d’un bâtiment, présenté comme étant le centre hospitalier de Manni. Aucun bilan officiel n’a été communiqué par la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir au Burkina Faso il y a deux ans par un coup d’Etat. Depuis des mois, le régime militaire ne communique que très rarement sur les attaques jihadistes.
Le Burkina continue pourtant d’être régulièrement endeuillé: plus de 26.000 personnes sont mortes dans des attaques depuis 2015, dont plus de 6.000 depuis le début de l’année, selon l’ONG Acled qui recense les victimes de conflits dans le monde.
L’attaque de Manni survient au lendemain d’une longue prise de parole du capitaine Traoré qui a répondu aux questions d’auditeurs sur la radio publique. Fin août, le pays a connu la pire attaque de son histoire, à Barsalogho, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaïda). Selon un collectif de proches de victimes, le bilan est de plus de 400 civils tués, 600 selon une source sécuritaire française.
Le capitaine Traoré a affirmé samedi qu’une enquête était en cours et que les « responsabilités seront situées d’ici quelques jours ».