Le nouveau président du Botswana Duma Boko a prêté serment vendredi, dix jours après sa spectaculaire victoire aux élections générales face au parti au pouvoir depuis 60 ans, lançant une alternance inédite dans ce petit pays d’Afrique australe.
Duma Boko, 54 ans, a été investi devant plusieurs milliers de personnes dans le stade national de la capitale Gaborone lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté les présidents de plusieurs autres pays de la région dont Madagascar, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe. « Je me tiens devant vous aujourd’hui, incarnation vivante de votre profonde et véritable détermination. Ensemble, nous inaugurons une nouvelle ère politique », a déclaré à la foule l’avocat spécialiste des droits de l’homme, parvenu au pouvoir après plusieurs décennies dans l’opposition.
Face aux sifflets qui ont visé le président sortant Mokgweetsi Masisi, également présent, son successeur a loué sa « stature d’homme d’Etat » et interpelé le stade: « S’il vous plaît, montrez-lui un peu d’amour ».
« Le Botswana a donné l’exemple d’une véritable démocratie à l’œuvre pour que le monde entier puisse la voir et l’imiter », a vanté le nouveau chef de l’Etat. Duma Boko, vêtu d’une chemise bleue et d’une cravate noire, avait avant de prêter serment fait le tour du stade dans un véhicule, flanqué de chevaux blancs au galop, saluant la foule qui l’acclamait.
Sa coalition de gauche, l’Umbrella for Democratic Change, UDC, a remporté la majorité absolue avec 36 sièges au parlement lors du scrutin du 30 octobre, contre quatre pour le Botswana Democratic Party, BDP. Une spectaculaire déroute pour le BDP, qui dirigeait ce pays riche en diamants depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1966.