Bénin : 10 ans de prison pour un homme accusé de violences électorales en 2019

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La Cour béninoise de répression des infractions économiques et du terrorisme, Criet, a condamné lundi à dix ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » un homme qui était accusé de violences après les législatives de 2019, ont indiqué à l’AFP des sources judiciaires.

Faleti Biaou Ayodélé Prudence, surnommé « Général civil Faleti », était accusé d’être l’un des principaux leaders du mouvement ayant conduit à des affrontements entre forces de l’ordre et membres de l’opposition après les législatives d’avril 2019, qui avaient fait deux morts parmi les civils à Savè, à environ 300 km de la capitale Cotonou.

Il avait été interpellé en janvier 2020 dans un centre d’hébergement à Parakou avant d’être placé en détention. « La sentence est lourde mais on s’y attendait quand on connaît le mode opératoire de cette Cour », a indiqué peu après le verdict l’un de ses proches. « C’est un brave. Il a défendu la cause des populations marginalisées », a-t-il ajouté.

Les législatives avaient été marquées par des violences meurtrières, une abstention record et une coupure totale d’internet, des faits rarissimes au Bénin.

L’opposition n’avait pas pu participer aux élections en raison d’un durcissement des règles du scrutin. Seules deux formations de la mouvance présidentielle avaient été autorisées à concourir, donnant lieu à un Parlement entièrement acquis au président Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016.

Le « Général civil Faleti », 30 ans, se disait « invincible » dans plusieurs de ses vidéos, dans lesquelles il affirmait qu’il est temps pour le peuple de se soulever contre l’armée. Il exigeait aussi le départ des militaires de Savè, bastion de l’ex-président Boni Yayi.

Il aurait proféré des menaces ouvertes à l’encontre des autorités et diverses personnalités, et était accusé d’avoir défié les forces de défense et de sécurité. Il lui est aussi reproché d’avoir fait usage d’armes automatiques, selon les déclarations du chef de la police après son arrestation.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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