Condamnation à mort pour quatre accusés dans le procès pour l’assassinat de Chokri Belaïd en 2013. C’est le tout premier verdict prononcé dans cette affaire qui avait choqué le pays.
Après 11 ans d’enquêtes et 15 heures de délibération, le tribunal a également condamné deux accusés à la prison à perpétuité. Il a aussi prononcé des peines de 2 à 120 ans d’emprisonnement pour d’autres inculpés.
Au total, 23 personnes avaient été inculpées. L’opposant tunisien a été assassiné dans sa voiture et devant son domicile le 6 février 2013. Chokri Belaïd était un avocat de 48 ans, critique du parti islamo-conservateur Ennahdha, à l’époque au pouvoir en Tunisie.
Des jihadistes ralliés au groupe Etat islamique (EI) avaient revendiqué l’assassinat de Belaïd. Ils revendiquent aussi celui, six mois plus tard, du député Mohamed Brahmi. Il s’agit d’une autre figure de l’opposition de gauche.
Les autorités tunisiennes avaient annoncé en février 2014 la mort de Kamel Gadhgadhi. Elles le présentent comme le principal auteur de l’assassinat de Belaïd.
Chokri Belaïd et Brahmi s’opposaient à la politique d’Ennahdha. Ce mouvement a dominé le Parlement et le gouvernement durant dix ans après la révolution tunisienne en 2011.
Les deux assassinats avaient choqué la Tunisie. Ils constituent un tournant pour ce pays qui était en pleine transition démocratique. Ils ont provoqué une crise politique, au terme de laquelle Ennahdha avait dû céder le pouvoir à un gouvernement de technocrates en 2014.