Le président sénégalais s’est entretenu jeudi avec le chef de la junte malienne à Bamako. Bassirou Diomaye Faye et le colonel Assimi Goita ont parlé de coopération entre voisins, mais aussi et surtout de la dissidence affichée du Mali face à la CEDEAO.
« Nous avons également abordé la question de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Comme vous le savez, le Mali est membre de l’Alliance des Etats du Sahel, et ceux qui ont suivi mon voyage dans les différents pays de la CEDEAO m’ont entendu prêcher cette bonne parole. J’ai eu un long échange avec le colonel et j’ai compris la position du Mali qui, bien que rigide, n’est pas totalement inflexible, mais nous pensons, du moins de mon point de vue, qu’il faut continuer à travailler avec toutes les parties concernées. Il ne faut pas se décourager, il faut trouver des voies heureuses pour renforcer l’intégration. », a déclaré Diomaye Faye.
Après le Mali, le président sénégalais a atterri au Burkina Faso. Il effectue ainsi sa première visite dans deux des trois Etats qui, avec le Niger, ont annoncé leur sortie de la Cedeao. Ils accusent cette dernière d’être inféodée à l’ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus contre le jihadisme.
Bassirou Diomaye Faye a été élu en promettant la rupture avec l’ancien système.
Le chef de l’Etat prêche le panafricanisme et le souverainisme qui sont aussi des mots d’ordre des régimes militaires qui ont pris le pouvoir lors de putschs successifs au Mali, au Burkina et au Niger depuis 2020.
Le Sénégal partage des centaines de kilomètres de frontières avec le Mali. Ils entretiennent d’importantes relations commerciales et humaines.