À Bamako, la population est sortie dans les rues après l’annonce à la télévision nationale de la reprise de Kidal. Cette petite ville nichée aux confins du désert nord malien, entre les étendues sablonneuses parsemées d’acacias et les massifs montagneux de l’Adrar des Ifoghas, est le fief des rébellions indépendantistes successives qu’a connu le Mali au cours de son histoire. Elle était depuis 11 années, encerclée par les groupes armés qui réclament leur indépendance.
Mais ce mardi 14 novembre, l’armée malienne a affirmé avoir pris position dans Kidal. selon le dernier recensement officiel de 2009, la ville de Kidal compte près de 30 000 habitants et la région éponyme 68 000. La population est majoritairement touareg, même si de nombreuses communautés y sont présentes.
En 2012, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), composée de 12 000 à 15 000 hommes avait été érigée au Mali pour protéger les populations et assurer une sécurité à des territoires menacés par la violence. Les autorités maliennes de transition semble donc faire de cette récupération de l’ex-camp onusien, un objectif à la fois militaire et politique. La Minusma a quitté Kidal le 31 octobre dernier, dans le cadre de son retrait définitif du Mali.
Après le départ de la MINUSMA de Kidal, son emprise avait été rapidement occupée par les rebelles et l’armée malienne avait alors dépêché un important convoi pour la libération de la ville.
En résumé, les autorités maliennes de transition ont fait de l’entrée de l’armée à Kidal une question de souveraineté nationale, tandis que les rebelles du CSP dénoncent une violation de l’accord de paix.
Dorcas GANMAGBA