Plusieurs figures de la société civile, des acteurs politiques, syndicalistes, et autres journalistes ont été déportés au cours des derniers mois pour aller combattre au sein des Volontaires pour la Défense de la Patrie, VDP.
Le 24 décembre dernier, à son retour d’un voyage à l’étranger, Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères et président du parti « Le Faso Autrement », aurait été enlevé à son domicile de Ouagadougou par des hommes en armes, se présentant comme des « éléments de la police ». Il est depuis porté disparu. En novembre dernier, Ablassé Ouédraogo, avait été informé de la décision de l’armée de le « réquisitionner », autrement dit, de l’envoyer combattre au front.
Début décembre 2023, suite à plusieurs plaintes, le tribunal administratif de Ouagadougou a ordonné la suspension des enlèvements. Il a estimé que l’ordre de réquisition militaire est manifestement illégal et ne vise pas à défendre l’intégrité du territoire burkinabè. Sans nouvelles, sa famille a publié un communiqué depuis ce 1er janvier, réclamant « la libération et sans condition » de l’ancien ministre.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a signé en avril un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour lutter contre les djihadistes. Le président de la transition a donc fait des Volontaires pour la défense de la patrie l’une des pierres angulaires de sa stratégie militaire.