Amnesty International a exhorté mercredi les autorités maliennes à « abandonner la proposition alarmante de dissoudre les partis politiques », émise la veille lors d’une concertation nationale organisée par la junte au pouvoir, selon un communiqué de l’ONG.
Cette concertation, boycottée par la plupart des formations politiques du pays, a recommandé mardi de « dissoudre tous les partis politiques » et d’en « durcir les conditions de création ».
« Nous mettons en garde contre ce qui serait une atteinte flagrante aux droits à la liberté d’expression et d’association », a réagi Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel pour Amnesty, cité dans le communiqué.
« Les autorités doivent cesser la répression croissante de l’espace civique et respecter les droits humains de tous dans le pays, y compris les critiques, les défenseur·e·s des droits humains et les membres de l’opposition », poursuit M. Diallo.
Parmi les propositions de cette concertation nationale: désigner le chef de la junte « président de la République pour un mandat de cinq ans à partir de 2025, renouvelable », sans organiser d’élections.
La concertation préconise également de « suspendre toutes les questions électorales » jusqu’à la « pacification » du pays.
Ces recommandations seront remises au chef de la junte, le général Assimi Goïta, en charge de les mettre en oeuvre.
« Les autorités militaires au pouvoir au Mali ont intensifié la répression contre les partis politiques depuis 2024 », estime Amnesty dans son communiqué.
En 2024, les activités des partis politiques ont été suspendues pendant trois mois et 11 responsables politiques ont passé plusieurs mois en prison, accusés de « complot contre les autorités légales et réunion illégale ».
La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) du Mali s’est dite « inquiète au sujet des menaces sérieuses pesant sur l’exercice de certains droits civiques et politiques », dans un communiqué publié mardi.