Les Algériens étaient appelés aux urnes samedi pour élire leur prochain président. Ce scrutin organisé deux mois avant le terme du mandat en cours avait comme principal enjeu le taux de participation. À 20 h, à la fermeture des bureaux de vote, il était à 48.03 % selon le président de l’Autorité des élections, Mohamed Chari.
Les opérations de vote ont été prolongées d’une heure pour permettre à certains électeurs d’accomplir leur devoir. Le président sortant Abdelmajid Tebboune comptait sur ce scrutin pour renforcer sa légitimité, espérant qu’un plus grand nombre d’électeurs se rendraient aux urnes. En décembre 2019, Tebboune avait été élu avec 58% des suffrages mais une participation de seulement 39,83%, dans un contexte marqué par l’hostilité des manifestants prodémocratie du Hirak. Ceux-ci venaient de chasser du pouvoir, avec l’armée, son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika.
Pour ce scrutin, le président du mouvement Hirak a dénoncé une parodie d’élections, et un régime répressif. L’ONG Amnesty International a accusé cette semaine le pouvoir de continuer à « étouffer l’espace civique en maintenant une répression sévère des droits humains », avec de « nouvelles arrestations arbitraires » et « une approche de tolérance zéro à l’égard des opinions dissidentes. ». Selon le Comité national pour la libération des détenus, des dizaines de personnes liées au Hirak ou à la défense des libertés, sont encore emprisonnées ou poursuivies.
Les résultats provisoires sont attendus dans les prochaines 48h.