Le Parti sud-africain de gauche dirigé par Julius Malema, lance samedi sa campagne pour les prochaines élections générales.
Des dizaines de « Combattants pour la liberté économique », EFF, sont arrivés ce samedi, aux abords d’un stade de 55.000 places près de Durban (est), capitale du KwaZulu-Natal et province clef comptant le plus grand nombre d’électeurs. Des t-shirts de couleur rouge, des drapeaux du parti et de la nourriture ont été distribués au partisans en attendant l’arrivée de Julius Malema. Aujourd’hui âgé de 42 ans, Julius Malema a fondé l’EFF en 2013 après avoir violemment claqué la porte de l’ANC dont il dirigeait la Ligue des jeunes.
Entre mai et août 2924, quelque 27,5 millions de Sud-Africains inscrits sur les listes électorales, se rendront aux urnes pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président. La date précise du scrutin doit encore être annoncée.
Selon les enquêtes d’opinion, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, risque de perdre sa majorité absolue au Parlement pour la première fois de son histoire. Il est éclaboussé par des affaires de corruption et critiqué pour le climat socio-économique du pays. Ces derniers mois, les partis d’opposition ont activement cherché des stratégies d’alliances pour déloger l’ANC.
Le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a monté une coalition avec dix petites formations politiques. Ce parti qui administre la ville du Cap a toutefois fermement refusé de se rapprocher de l’EFF, invoquant de profondes divergences de « valeurs et principes ».
Le parti de Julius Malema, qui s’inspire du marxisme-léninisme, a ouvertement affiché son soutien au président russe Vladimir Poutine après l’invasion de l’Ukraine début 2022.
Le parti fait par ailleurs régulièrement les titres de la presse locale pour les sorties de son leader, souvent sur fond de discriminations raciales.
Selon un récent sondage Ipsos, l’EFF et le DA pourraient en effet se tenir dans un mouchoir de poche, avec 17% et 20% des intentions de vote. Aux élections générales de 2019, l’EFF n’avait obtenu qu’à peine plus de 10% des voix.
Autoproclamé « commandant en chef des pauvres », Julius Malema, qui fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires, promet emplois, logements et éducation gratuite pour tous. L’une de ses propositions phare est le retour de la terre aux Sud-Africains noirs avec l’application de mesures d’expropriation sans compensation.