Le parquet de la République démocratique du Congo a annoncé jeudi 29 février que « l’autopsie » et « les expertises » ont établi que l’opposant Chérubin Okende s’était « suicidé », loin de la thèse de l’assassinat avancée par son parti, qui s’indigne d’un « déni de justice » et demande au parquet de rendre public le rapport d’autopsie.
Ministre des Transports démissionnaire sous le premier quinquennat de Félix Tshisekedi, Chérubin Okende avait été retrouvé mort dans des circonstances troubles le 13 juillet 2023, assis au volant de sa voiture sur un boulevard de Kinshasa. Immédiatement, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, ainsi que l’Union européenne, avaient dénoncé un « assassinat ». Plusieurs personnes avaient été arrêtées, dont son garde du corps, considéré par la justice congolaise comme « le premier suspect ».
Mais d’après Firmin Mvonde, procureur général près la cour de cassation, l’opposant s’est « suicidé ». Des experts étrangers, venus de Belgique et d’Afrique du Sud notamment, ont été impliqués dans cette enquête et selon le procureur, tous les rapports ont convergé vers la même conclusion.
« Nous avons mené les enquêtes de manière méthodique, a déclaré Firmin Mvonde. Nous avons ordonnés d’autres devoirs consistant notamment à la perquisituin du bureau privé du défunt. Il y a été saisi son agenda propre. La perquisition opérée devant la veuve qui a confirmé dans ce que nous avons trouvé que, trois jours avant sa mort, Chérubin Okende avait écrit, je cite : « je suis au bout du rouleau ».»
Pour Hervé Diakese, avocat et porte-parole d’Ensemble, le parti de Moïse Katumbi, les conclusions de l’enquête est un « déni de justice ». De son côté, le mouvement d’activistes pro-démocratie Lucha, Lutte pour le changement, a estimé que « les conclusions des enquêtes judiciaires (..) sont totalement scandaleuses et absurdes ».
Début février, la famille de Okende s’était dite « fatiguée » d’attendre les résultats de l’autopsie réalisée par les autorités congolaises et avait dit être décidée de l’enterrer. Jusqu’alors, le corps de Chérubin Okende n’a jamais été rendu à sa famille pour procéder à son inhumation.