161 migrants irréguliers renvoyés nigérians ont quitté la Lybie dans le cadre du programme de retour organisé conjointement par les autorités libyennes et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Interpellés en majorité à la frontière avec la Tunisie, ils vont tous retourner dans leur pays.
75 femmes et 6 enfants font partie du groupe de 161 migrants renvoyés au pays par la Lybie. Ils ont été renvoyés par les autorités libyennes dans le cadre d’un programme de retour volontaire. Ce retour forcé au pays est organisé avec l’appuis de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les autorités libyennes affirment que les migrants rapatriés après leur interpellation, le sont sur la base du volontariat.L’OIM a été d’un précieux apport pour ces nigérians. Elle leur a fourni protection et nourriture.
Visiblement dépassé par la ruée des migrants vers ses frontières, la Lybie ne manque pas non plus d’appeler à l’aide pour gérer cet imbroglio. « Nous ne pouvons pas supporter ce fardeau de l’immigration clandestine seuls », a indiqué le ministre de l’Intérieur du gouvernement basé dans l’ouest libyen, Imed Trabelsi, qui a suivi de près ce rapatriement spécial. La Libye s’oppose à l’installation de non Libyens sauf s’ils sont étudiants ou travailleurs en règle, a-t-il expliqué. Parmi le groupe de migrants, « 102 ont été interpellés à la frontière alors qu’ils tentaient d’entrer en Tunisie depuis la Libye ou en Libye depuis la Tunisie », a rappelé le ministre.
Le 20 juin, 165 Nigérians avaient déjà été rapatriés dans le cadre du programme des retours volontaires. Le 10 août, Tripoli et Tunis ont scellé un accord mettant fin à la crise autour des migrants. En un mois, au moins 27 personnes sont mortes, et 73 ont disparu dans le désert tuniso-libyen. Samuel Okeri, un conseiller de l’ambassade du Nigeria à Tripoli, a révélé que les 161 migrants « n’ont pas été contraints » de rentrer au Nigeria. « Nous leur avons expliqué que l’immigration n’est pas mauvaise en soit mais qu’ils ne peuvent pas juste venir dans un autre pays sans respecter les procédures », a-t-il dit. Selon certaines sources, « la Libye compte plus de 600000 migrants sur son sol. Quand ils sont interceptés ou secourus en Méditerranée pendant leur traversée vers l’Europe, ils sont généralement placés dans des centres de détention, dans des conditions souvent déplorables dénoncées par les ONG ».
Jonadeleine TADAGBE