Togo : l’ex-ministre des Armées inculpée, le rappeur Aamron en liberté provisoire

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Une ancienne ministre togolaise des Armées, critique virulente du pouvoir, interpellée mercredi a été inculpée et placée sous mandat de dépôt, tandis que le rappeur Aamron, autre voix dissidente arrêtée, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, ont indiqué samedi leurs avocats.

Dans un contexte de manifestations critiques du pouvoir à Lomé en juin et juillet, Marguerite Gnakadè, ministre de 2020 à 2022 et belle-soeur du dirigeant Faure Gnassingbé avait notamment appelé à la démission de ce dernier. Marguerite Gnakadè a été « inculpée et placée sous mandat de dépôt. Les charges retenues sont multiples », a déclaré son avocat Me Elom Kpadé. Elle est poursuivie pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, trouble aggravé à l’ordre public et incitation de l’armée à la révolte.

Dans ses déclarations en juillet, elle avait aussi appelé le peuple togolais « à prendre ses responsabilités (…) pour que le changement tant attendu devienne réalité ». Ces derniers mois elle avait publié plusieurs tribunes pour dénoncer la gestion de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 et qui pourrait étendre son règne indéfiniment à la faveur d’une récente réforme constitutionnelle.

Le célèbre rappeur togolais critique du pouvoir, Aamron, interpellé vendredi à son domicile à Lomé, a quant à lui été remis en liberté vendredi soir. « Il a été inculpé, libéré et placé sous contrôle judiciaire », a toutefois précisé son avocat Me Célestin Agbogan. Il était placé en garde à vue pour trouble aggravé à l’ordre public, appel au soulèvement populaire et incitation de l’armée à la révolte.

Aamron, à l’état civil Narcisse Essowè Tchalla, avait déjà été arrêté fin mai, puis libéré en juin d’un hôpital psychiatrique où il a dit avoir été interné de force, après avoir présenté des excuses à Faure Gnassingbé. Son arrestation avait été l’un des déclencheurs de manifestations fin juin, au cours desquelles au moins sept personnes ont été tuées, selon des organisations de la société civile.

Le 30 août, l’ancienne ministre des armées et le rappeur avaient marché pendant quelques minutes dans leur quartier pour soutenir un appel à manifester lancé sur les réseaux sociaux, qui n’avait pas été suivi, avant d’être bloqués par les forces de l’ordre.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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