L’Union africaine, UA, a appelé mardi à la « cessation immédiate » des combats dans la grande ville soudanaise d’El-Facher, dénonçant une « escalade » de la crise après un assaut ce week-end des forces paramilitaires.
Le président de l’UA, Moussa Faki Mahamat condamne « fermement l’escalade actuelle de la crise et la propagation de la violence » dans la ville. Il a fait plus part de sa « préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans toutes les provinces du Soudan ». Selon Faki Mahamat, « il ne peut y avoir de solution militaire à la crise au Soudan », et les combats « ne font que prolonger les souffrances du peuple soudanais ».
La guerre oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide, FSR, de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Depuis des mois, le sort d’El-Facher inquiète la communauté internationale. Dans cette métropole de deux millions d’habitants, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, des centaines de milliers de civils sont menacés par des violences de masse, a alerté la semaine dernière l’ONU. Les paramilitaires ont lancé ce week-end une offensive après des mois de siège.
Les paramilitaires assiègent la métropole depuis mai et ces derniers mois les violences ont tué des centaines de personnes, selon l’ONG Médecins sans frontières. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de viser les civils, de bombarder de manière indiscriminée des zones résidentielles et de se livrer à des pillages ou de bloquer l’aide humanitaire vitale.
En septembre, l’Organisation mondiale de la Santé OMS, a annoncé un bilan d’au moins 20.000 morts depuis le début du conflit, mais certaines estimations vont même jusqu’à 150.000 victimes, selon l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. Plus de dix millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l’étranger.