Le procès de six militaires congolais dont deux officiers supérieurs arrêtés après la répression d’une manifestation ayant fait une cinquantaine de morts le 30 août a débuté mardi à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo.
L’audience se tient devant la cour militaire du Nord-Kivu, siégeant au camp militaire Katindo de Goma. Les accusés sont deux officiers de la Garde républicaine, le colonel Mike Mikombe et le lieutenant-colonel Donatien Bawili, dont l’arrestation avait été annoncée lundi par le gouvernement, ainsi que quatre soldats de 2e classe.
Jugés en comparution immédiate, ils sont poursuivis notamment pour « crime contre l’humanité, violation des consignes« , a déclaré en début d’audience l’auditeur supérieur du Nord-Kivu, le colonel Michel Kachil, représentant le ministère public.
Le 30 août 2023, les forces de sécurité congolaises ont tué par balle des dizaines de manifestants et en ont blessé des dizaines d’autres, lors de la préparation d’un rassemblement dans la ville de Goma. Plusieurs dizaines de personnes avaient également été arrêtées. Une secte religieuse appelée Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations, avait prévu de manifester pour demander à la mission de maintien de la paix des Nations Unies et à la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est de quitter le pays. Les autorités avaient interdit la manifestation.
Des rescapés interrogés vendredi dernier affirmaient que les militaires avaient ouvert le feu « sans explication » ni « justification » sur des dizaines de personnes désarmées. Human Rights Watch a authentifié deux vidéos montrant des soldats congolais d’une unité d’élite jetant des corps à l’arrière d’un camion.
Dorcas GANMAGBA