Vêtus de noir, des jeunes militants ont réclamé justice à Goma, pour les victimes du bombardement d’un camp de déplacés. Vendredi, ce bombardement a fait une dizaine de morts, dont des enfants.
Les premiers bilans faisaient état d’au moins neuf morts et plus de 30 blessés dans le camp de Mugunga, à l’ouest de la capitale provinciale du Nord-Kivu, ville de plus d’un million d’habitants qui a vu affluer des centaines de milliers de déplacés depuis le début, fin 2021, de l’offensive du M23, rébellion soutenue par le Rwanda.
Pendant le week-end, les autorités provinciales ont évoqué 14 morts. Lundi, des calicots brandis par une centaine d’activistes de mouvements citoyens regroupés sur une place du centre de Goma parlent de 17 morts. « S’attaquer aux civils est un crime de guerre », disent aussi leurs slogans.
Cette attaque a été unanimement condamnée.
Comme le gouvernement congolais, les États-Unis et la Communauté des États d’Afrique australe, SADC, qui a déployé une force dans la région, ont accusé le M23 d’en être à l’origine. Washington a même directement mis en cause « les forces armées du Rwanda ». Une accusation récusée et qualifiée de « ridicule »par Kigali.
L’Union européenne, l’Union africaine, la Mission de l’ONU en RDC ou encore les agences de l’ONU pour les réfugiés, HCR et l’enfance Unicef ont également déploré cette violence contre des civils.
Lundi, la France a appelé à « faire toute la lumière sur la responsabilité de cette attaque, qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire ». La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron avait exhorté le Rwanda à cesser tout soutien aux rebelles du M23 et à retirer ses forces du pays.