Dans le camp de Bulengo, à Goma, les coups de marteau résonnent tandis que les habitants démontent leurs abris de fortune. Depuis samedi, les déplacés ont reçu un ultimatum des rebelles du M23 : trois jours pour partir.
Cette situation marque un tournant brutal pour des milliers de personnes ayant fui les violences répétées dans l’est de la République démocratique du Congo. Des camps comme Bulengo et Lushagala abritaient des familles déjà déracinées par les conflits successifs. Aujourd’hui, elles se retrouvent à nouveau sans refuge.
Le M23, qui a pris le contrôle de Goma il y a quelques semaines, affirme vouloir rétablir les services de base, comme l’accès à l’eau et à l’éducation. Mais la population, elle, craint une aggravation de la crise humanitaire. Dans la ville, les corps s’amoncellent dans les rues, et les secours peinent à enterrer les victimes des affrontements.
Avant même l’avancée du M23, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu comptaient plus de 4 millions de déplacés. Désormais, avec l’évacuation des camps, des milliers d’entre eux se retrouvent une fois de plus sur les routes, sans aucune garantie de sécurité ni d’assistance.