La commission électorale de la République démocratique du Congo a critiqué lundi le rapport définitif d’observation du processus électoral publié par les Églises catholique et protestante. Le rapport évoque de nombreux cas d' »irrégularités », six mois après la tenue des scrutins.
Selon Didi Manara Linga, deuxième vice-président de la Céni, ce rapport est orienté vers les difficultés et non vers les efforts fournis par la commission électorale. Pour lui, les deux Églises donne l’impression que rien n’a marché dans l’organisation des scrutins.
En RDC, la présidentielle a eu lieu en même temps que les élections législatives, provinciales et locales, un quadruple scrutin qui a démarré le 20 décembre et, face aux multiples problèmes logistiques, s’est étalé sur plusieurs jours.
Les Églises catholique et protestante avaient déployé leurs propres observateurs à travers le pays lors de ces élections. Dans « le rapport final de l’observation électorale », les deux Églises disent avoir constaté de « nombreuses irrégularités susceptibles de porter atteinte à l’intégrité des résultats des scrutins », sans pour autant déclarer les élections frauduleuses. Elles soulignent « le cafouillage » constaté lors de l’attribution des sièges pour les législatives et dénonce le « népotisme » dans ce processus. « Plusieurs politiciens ont réussi à placer les membres de leurs familles dans différents postes électifs après les avoir alignés comme suppléants. », a déclaré le révérend Éric Nsenga, secrétaire général de l’Église du Christ au Congo
Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu dès le premier tour de la présidentielle, avec plus de 73% des voix, et les partis de son « Union sacrée » ont raflé quelque 90% des sièges aux législatives nationales.
Pour rappel, après la publication des résultats, les principaux opposants candidats à la présidentielle avaient appelé à l’annulation des élections, la qualifiant de « simulacre ».