Kinshasa a accusé mercredi le groupe armé M23 d’avoir reçu des renforts militaires en provenance du Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), tout en évoquant des « avancées » dans le processus de paix sous médiation américaine et qatarie.
L’est de la RDC, riche en ressources naturelles et frontalier du Rwanda, est en proie à des conflits depuis 30 ans. Les violences ont gagné en intensité depuis janvier avec la prise des grandes villes de Goma et de Bukavu par le groupe armé M23, soutenu par Kigali.
Les autorités de Kinshasa et le M23 ont signé, en juillet, une déclaration de principe en faveur d’un « cessez-le-feu permanent », à la suite d’un accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda fin juin à Washington. Les deux initiatives n’ont pas mis fin aux combats jusqu’à présent. Mardi, le M23 a accusé Kinshasa de saboter « tous les efforts internationaux de paix » en lançant une « offensive » sur plusieurs de ses positions dans l’est, dans un communiqué signé par son porte-parole Lawrence Kanyuka.
Le ministre de la Défense congolais, Guy Kabombo Muadiamvita, a répondu à ces allégations mercredi soir dans un communiqué, estimant que les déclarations du M23 « traduisent une intention manifeste de boycotter les processus de Doha et Washington ». Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a toutefois assuré que le processus de paix « n’est pas au point mort », lors d’une interview accordée à la télévision nationale mercredi soir. Il a notamment déclaré qu’un comité de suivi des violations du cessez-le-feu, dont le principe a été accepté par les belligérants à Doha mi-octobre, pourrait se réunir pour la première fois « dans les jours qui viennent ». Il a également mentionné l’élaboration d’une feuille de route pour un échange de prisonniers entre les belligérants, prévu à Doha.
Des combats ont opposé le M23 et l’armée congolaise ou des milices locales affiliées à Kinshasa dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ces derniers jours, sans avancée significative, selon des sources locales et sécuritaires.
Une conférence internationale sur la région des Grands lacs débute à Paris jeudi. Elle a pour objectif de mobiliser la communauté mondiale face à l’urgence humanitaire dans l’est de la RDC mais aussi de soutenir les efforts de médiation en cours portés par les Etats-Unis et le Qatar, selon Paris.


