A l’hôtel de ville de Genève, les représentants de deux groupes armés congolais se sont engagés solennellement à mieux respecter et protéger les civils. La signature de ces actes d’engagement est l’aboutissement d’années de travail du groupe humanitaire « Appel de Genève ».
Jimmy Didace Butsitsi, responsable des relations extérieures du groupe armé CMC-FDP, réitère l’engagement de son groupe à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme.
Marcellin Shenkuku N’Kuba, porte-parole du groupe armé NDC-R/Guidon, explique qu’avant avoir été sesibilisés, tout était permis. « Nous pouvions nous permettre de faire ce que nous voulions. Mais après toutes ces formations, (…) maintenant, nous sentons, nous voyons, qu’il y a un changement sur le terrain, et donc nous ne pouvons plus nous permettre de faire ce que nous voulons. », a-t-il déclaré.
Le gouvernement contre le M23
Ces deux groupes armés vaguement alignés sur le gouvernement contre le M23, ont signé des « actes d’engagement » distincts sur les règles qu’ils se sont engagés à respecter. L’Appel de Genève précise qu’il ne s’agit pas d’accords formels et qu’ils ne « légitiment » pas les groupes armés.
Pour Alain Deletroz, directeur général du groupe humanitaire L’appel de Genève, « L’objectif est précisément d’encourager d’autres groupes à prendre exemple sur des groupes plus puissants. Dans le Nord-Kivu, à l’est du Congo, d’où ils viennent, il y a des myriades de groupes armés et le fait que les plus grands d’entre eux signent un engagement comme celui-ci et modifient déjà leurs comportements sur le terrain est un exemple à suivre pour les autres », explique le responsable.
L’appel de Genève a obtenu près de 120 engagements de ce type de la part de groupes armés à travers le monde, pour faciliter l’accès humanitaire dans leur zone de contrôle et assurer une meilleure protection des populations civiles.