Le chef du principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam, a dénoncé samedi lors d’un meeting un « faible taux » d’inscrits sur la liste électorale et en a demandé une nouvelle révision, à moins d’un an de la présidentielle.
« Une des faiblesses majeures de notre démocratie est le faible taux d’enrôlement de nos populations sur les listes électorales », a affirmé Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), devant une foule de plusieurs milliers de personnes à Aboisso, à une centaine de kilomètres à l’est d’Abidjan.
« Nous exigeons une révision de la liste électorale en 2025, et idéalement en février », a-t-il ajouté, souhaitant que cette opération ait lieu annuellement. Plus de 900.000 nouveaux électeurs ont été inscrits sur cette liste cette année, un chiffre inférieur à celui visé par la Commission électorale indépendante (CEI). En 2023, 8 millions de personnes ont voté aux élections locales, dans un pays de 29 millions d’habitants dont près de la moitié ont moins de 18 ans. Plusieurs partis d’opposition ont souhaité un prolongement de la révision de la liste ou son renouvellement.
L’Ivoiro-Français Tidjane Thiam a fêté samedi son élection à la tête du PDCI il y a un an et en a profité pour esquisser quelques pas de danse. Ces derniers mois, il a multiplié les meetings politiques, notamment hors d’Abidjan, souhaitant être plus proche « du terrain », a-t-il dit. Dans un discours d’une demi-heure, cet ancien ingénieur, ministre puis patron de banque, hors du pays pendant 20 ans, a vanté les différentes facettes de sa carrière et s’est projeté au pouvoir en octobre 2025, date de l’élection présidentielle. Son parti, dans l’opposition depuis 1999, désignera officiellement son candidat lors d’une convention dont la date n’a pas encore été choisie.
Tidjane Thiam n’a pas détaillé de programme, mais a dit vouloir une croissance économique « qui profite à tous » et une « alternance politique dans la paix ».