Au Tchad, des partis politiques regroupés au sein du GCAP, le Groupe de concertation des acteurs politiques, militent pour le boycott du scrutin.
Après cinq jours passés dans le sud du Tchad, les leaders du Groupe ont pris la route du Nord.
« Ça fait six élections présidentielles consécutives que le pouvoir a été confisqué. Un Tchadien qui est né sous Idriss, aujourd’hui, il a 30 ans. On nous dit qu’on est en démocratie, mais tout est mis en œuvre pour que son fils le remplace et donc, pour nous, c’est infaisable, ce n’est pas possible ! », a déclaré Max Kemkoye, coordinateur du GCAP.
Même son de cloche du côté de Wakit Tama, une plate-forme de la société civile qui milite aussi pour le boycott. Le MPS, le parti fondé par Idriss Déby père, aurait « pris tout le processus électoral en otage», assure son porte-parole Adoum Soumaïne. « La gestion des élections, c’est l’Agence nationale de gestion des élections qui est en charge, elle est présidée par un membre du MPS. Pour la régulation, c’est le Conseil constitutionnel qui est présidé par un membre du MPS. Le MPS ayant un candidat qui compétit à ces élections-là, où se trouvent leur neutralité ? Le MPS est un rouleau compresseur depuis 34 ans. »
Tous les deux pointent également le rôle de l’armée qui contrôlerait, selon eux, le pouvoir depuis des décennies et qui se tiendrait en embuscade, disent-ils. « Faux, répond un haut gradé, l’armée tchadienne est nationale et républicaine ».