En Ouganda, la communauté LGBT+ subit de plus en plus d’abus en ligne et les autorités mènent une chasse aux sorcières contre toute personne perçue comme faisant la promotion de l’homosexualité, a déploré mercredi Amnesty International dans un nouveau rapport.
Les abus en ligne ont des « conséquences dévastatrices » pour les personnes concernées, a déclaré Shreshtha Das, chercheuse et conseillère de cette ONG sur les questions de genre.
Dans son rapport, Amnesty International explique que les attaques en ligne contre les membres de la communauté LGBT+ se sont multipliées depuis l’entrée en vigueur en 2023 d’une loi contre l’homosexualité, détaillant les cas de menaces, violences, chantage, d’usurpation d’identité, de piratage et de désinformation. Amnesty a dit avoir effectué des recherches dans six villes ougandaises et leurs régions et avoir réalisé 64 entretiens avec des personnes et des organisations de défense des droits des membres de la communauté LGBT+.
Ces comportements peuvent entraîner « des arrestations arbitraires, des tortures et autres mauvais traitements, des expulsions forcées, des licenciements, une exposition à la violence hors ligne, ainsi que du stress, de l’anxiété et des dépressions », a précisé Shreshtha Das.
Selon Amnesty International, ces abus ont réduit l’espace d’expression en ligne et entravé les efforts de sensibilisation déployés par de nombreuses organisations, en particulier par celles qui offrent des services de santé, craignant de perdre leurs autorisations d’exercer leurs activités.
L’année dernière, ce pays d’Afrique de l’Est s’est doté d’une législation contre l’homosexualité considérée comme l’une des plus sévères du monde et largement condamnée par les groupes de défense des droits des minorités, les Nations unies et les puissances occidentales.
Cette loi prévoit des peines allant jusqu’à la prison à vie pour les relations sexuelles entre personnes de même sexe et contient des dispositions qui font de l' »homosexualité aggravée » un délit passible de la peine de mort.
L’ONG a demandé au parlement ougandais d’abroger la loi controversée et aux autorités de mener des enquêtes indépendantes sur les abus en ligne.