Le gouvernement ivoirien a lancé à Abidjan une nouvelle vague de « déguerpissements ». Après Yopougon et Attécoubé, c’est au tour du quartier d’Anoumabo, à Koumassi dans le sud d’Abidjan.
Des centaines d’occupants, prévenus par la mairie mercredi 13 mars, n’ont eu que trois jours pour évacuer leurs habitations.
« On n’a pas reçu de notification, on n’a pas eu de préavis. Nous, on l’a appris sur les réseaux sociaux. On n’a pas les moyens d’anticiper. (…) Ce qui est sûr, on nous a dit seulement »préparez-vous seulement pour après-demain, parce qu’après-demain, c’est tout le reste qu’on va prendre ». », explique Kalif Konaté, vice-président de l’Association des ferrailleurs ivoiriens,
Le gouvernement a adopté cette semaine des mesures d’accompagnement pour les « déguerpis ». Il s’agit notamment un plan de relogement et une indemnisation. Des mesures que Pulchérie Gbalet, militante de la société civile, juge insuffisantes.
« La première mesure dit qu’on va donner 250 000 francs à chaque ménage. Et ces 250 000 francs répondent à quoi ? Avec 250 000 francs, aujourd’hui à Abidjan, on ne peut loger que dans un quartier précaire. Donc on déplace les gens pour les envoyer là où on va les déplacer encore. C’est pas logique. C’est faire la guerre aux pauvres ! » a-t-elle déclaré.
La coalition a commencé à recenser les populations affectées pour leur permettre de demander des indemnisations ou des recours en justice. Les ferrailleurs d’Anoumabo, eux, continuent de sauver ce qui peut l’être, en attendant le retour des pelleteuses.