Nigeria : huit membres de forces de sécurité tués par des hommes armés

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Huit membres des forces de sécurité nigérianes, dont cinq policiers et trois membres d’un groupe d’autodéfense soutenant le gouvernement local, ont été tués jeudi dans une embuscade tendue par des hommes armés dans l’État de Zamfara (nord-ouest), ont indiqué les autorités locales.

Zamfara, comme plusieurs autres États dans le nord-ouest et le centre du Nigeria, est en proie depuis des années aux violences de groupes criminels armés appelés localement « bandits », spécialisés dans le vol de bétail et les enlèvements contre rançon. Ces groupes mènent régulièrement des raids sanglants dans les villages, tuent des habitants, incendient des maisons après les avoir pillées.

Les assaillants ont ouvert le feu sur un convoi de forces de sécurité en patrouille sur l’axe routier reliant Zamfara à l’État voisin de Katsina, en début d’après-midi (vers 12H00 GMT), ont expliqué les autorités. « Je viens d’apprendre la triste nouvelle du décès de huit agents de sécurité, parmi lesquels des policiers et des gardes de protection de la communauté, qui ont été pris en embuscade et tués par des bandits sur la route reliant (les villes de) Gusau et Funtua », a déclaré le gouverneur de Zamfara, Dauda Lawal Dare, dans une publication sur Facebook.

Dans un communiqué, la police a confirmé que « cinq vaillants policiers ont payé de leur vie (…) l’exercice de leur devoir » lors d’une patrouille de routine – sans mentionner les trois membres du groupe d’autodéfense tués dans l’attaque. Les forces de sécurité ont riposté, tuant plusieurs assaillants tandis que d’autres prenaient la fuite, selon la même source.

Les attaques de « bandits » sont fréquentes sur cet axe routier, où ces gangs criminels tirent sur les véhicules et enlèvent les passagers, obligeant les autorités à intensifier les patrouilles. L’armée nigériane est déployée dans la région depuis 2015 pour lutter contre ces groupes, mais les violences persistent. Les tentatives de réconciliation par le biais d’amnisties et de compensations financières n’ont pas permis de mettre fin aux attaques.

Des communautés dans les États de Kaduna et de Katsina ont tenté depuis l’an dernier de conclure des accords de paix avec les « bandits », mais des experts en sécurité estiment que ces arrangements permettent à ces groupes de sécuriser leurs bases tout en poursuivant des attaques ailleurs. Principalement motivés par l’argent, certains « bandits » ont aussi établi une forme de coopération avec les groupes djihadistes du Nigeria, qui mènent une insurrection armée séparée depuis 16 ans dans le nord-est

Jean LHUILLERY
Jean LHUILLERY
Journaliste

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