La Chambre des représentants du Nigeria a lancé une enquête sur les finances de plusieurs ONG après qu’un membre du Congrès américain a affirmé que la principale agence de développement américaine finançait le terrorisme dans le pays, notamment les jihadistes de Boko Haram.
Dans une lettre datée du 10 mars envoyée aux ONG et consultée par l’AFP mardi, la chambre basse du Parlement nigérian a déclaré avoir mis en place un comité pour « enquêter sur les allégations contre l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ».
Scott Perry, élu républicain au Congrès américain, a affirmé en février que l’USAID avait permis le financement de groupes terroristes dans plusieurs pays, dont Boko Haram au Nigeria. Ses accusations, jugées largement infondées par les experts du secteur, ont été émises au moment où les conservateurs ciblaient l’aide internationale financée par les Etats-Unis, dénonçant un vaste gâchis d’argent. L’administration Trump annoncé en février le démantèlement de l’USAID, qui participe à l’aide humanitaire et à l’aide au développement dans quelque 120 pays, dont les plus pauvres du monde.
Le groupe jihadiste Boko Haram mène une insurrection depuis 15 ans pour l’instauration d’un califat islamique, qui a tué plus de 40 000 personnes et en a déplacé environ deux millions d’autres au Nigeria. La commission parlementaire nigériane a exigé les relevés bancaires de 2015 à 2024 et les bilans financiers annuels de plusieurs ONG ainsi que les « coordonnées complètes » de leurs responsables.
L’ambassadeur des États-Unis au Nigeria, Richard Mills, a déclaré en février au très influent Forum des gouverneurs nigérians (NGF) qu’il n’y avait « aucune preuve » liant l’USAID au financement du terrorisme. L’USAID a financé plusieurs programmes qui ont mené des « efforts stratégiques pour réduire les conflits et l’instabilité et promouvoir la stabilité », avait souligné l’ambassade des États-Unis au Nigeria en 2023.
En 2013, les États-Unis avaient désigné Boko Haram comme organisation terroriste étrangère.