Au moins 11 soldats nigérians ont été tués lors d’une attaque menée par des jihadistes affiliés à l’État islamique contre une base dans l’État de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, a appris l’AFP samedi de sources militaires.
Des combattants de l’Etat islamique en Afrique de l’ouest (ISWAP) ont attaqué vendredi soir une base dans la ville de Buni Gari, tuant 11 soldats et incendiant la base après un violent échange de tirs, ont déclaré deux sources militaires. L’ISWAP et son rival Boko Haram ont récemment intensifié leurs attaques contre des cibles civiles et militaires dans le nord-est du pays.
Plus de 100 civils ont été tués dans des attaques menées par les jihadistes au mois d’avril. Les militants ont emporté des armes avant de mettre le feu à la base, brûlant plusieurs véhicules militaires et bâtiments, a déclaré la deuxième source militaire, qui a fait état du même bilan. Les deux officiers ont demandé à rester anonymes, car ils n’étaient pas autorisés à s’exprimer devant les médias au sujet de cet incident. Des vidéos des conséquences de l’attaque, montrent les restes calcinés d’un véhicule militaire blindé et de plusieurs camions militaires en feu ainsi que le corps décapité d’un soldat.
La base de Buni Gari, située à 60 km de Damaturu, la capitale de l’État de Yobe, a été attaquée à plusieurs reprises par des jihadistes dont l’insurrection, qui dure depuis 16 ans, a fait plus de 40.000 morts et déplacé environ deux millions de personnes dans le nord-est du pays.
Deux jours plus tôt, les gouverneurs de plusieurs Etats du nord-est étaient réunis à Damaturu pour évoquer la question sécuritaire et demander aux forces de défense de « revoir leur stratégie » contre le jihadistes. La base de Buni Gari est la huitième base à avoir été attaquée par les jihadistes au cours des deux derniers mois.
Depuis 2019, les soldats qui combattent les jihadistes ont fermé certaines bases militaires plus petites et se sont installés dans des garnisons plus grandes et fortifiées, appelées « super camps », afin de mieux résister aux attaques des combattants. Mais selon certains experts, la stratégie des « super camps » a également permis aux jihadistes de se déplacer plus librement dans les zones rurales et a rendu les voyageurs plus vulnérables aux attaques et aux enlèvements.
Lors d’une visite dans la ville de Katsina, dans le nord du pays, vendredi, le président nigérian Bola Tinubu a promis de mieux équiper les troupes pour lutter contre « les menaces du terrorisme, du banditisme et de l’insurrection qui persistent depuis trop longtemps ».