Niger : nouvel assassinat d’un maire dans une attaque jihadiste

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Le maire d’une commune dans l’ouest du Niger, Ayorou, a été tué dans une attaque, ont indiqué lundi des sources municipales et locales, le deuxième assassinat d’un élu en deux semaines dans cette région en proie à des violences jihadistes.

Le 22 septembre, le maire de Gorouol, également dans l’ouest nigérien, proche des frontières du Burkina et du Mali, avait été tué dans une embuscade de jihadistes. Les attaques de groupes liés à Al-Qaida ou l’Etat islamique gangrènent depuis près d’une décennie cette zone du pays et le régime militaire au pouvoir depuis un putsch en juillet 2023 peinent à les endiguer.

L’association des administrateurs municipaux du Niger (AMN) – le nom officiel des maires qui ont tous été nommés par la junte mais pas élus – a indiqué dans un communiqué que le capitaine Aliou Oumarou avait été tué dimanche « suite à une attaque barbare ».

Selon des habitants d’Ayorou, le capitaine Aliou Oumarou a été tué « dans une embuscade tendue » contre son cortège « par des hommes armés » alors qu’il rentrait de Tillabéri, grande ville voisine.

Il avait assisté à un meeting du chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, dont les déplacements dans le pays restent rares et qui a visité plusieurs localités de la région. S’exprimant devant les militaires déployés dans la zone, le général Tiani a dénoncé « la guerre totale », notamment « économique et informationnelle » menée selon lui contre son pays par « des mercenaires et leurs sponsors ».

Depuis sa prise de pouvoir, le général Tiani défend une politique souverainiste et anti-impérialiste. Le Niger a tourné le dos à l’ex-puissance coloniale française qu’il accuse de vouloir le déstabiliser et s’est rapproché de nouveaux partenaires, comme la Russie. Il s’est également allié dans une confédération avec le Burkina Faso et le Mali, ses deux voisins, eux aussi gouvernés par des militaires putschistes et qui subissent les violences des groupes jihadistes.

Si l’armée nigérienne assure déployer massivement des troupes dans sa zone ouest, les violences attribuées aux jihadistes se poursuivent, visant indistinctement civils et militaires. Les jihadistes sont également soupçonnés d’avoir tué une centaine de chefs religieux et coutumiers de l’ouest nigérien depuis 2016, selon des ONG locales.

Le Niger est également confronté aux actions meurtrières de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) dans sa partie sud-est.

Marc PHILIPPE
Marc PHILIPPE
Journaliste

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