Un opposant malien a été libéré jeudi après avoir purgé une peine d’un an de prison ferme au Mali pour avoir critiqué les militaires au pouvoir au Burkina Faso voisin, a appris l’AFP de sources judiciaire et familiale.
Issa Kaou N’Djim, figure politique malienne, avait mis en doute, lors d’une émission sur la télévision locale Joliba TV News, la crédibilité d’un supposé coup d’État déjoué au Burkina Faso.
En décembre dernier, Issa Kaou N’Djim avait été condamné à deux ans de prison dont un ferme, ainsi qu’à payer une amende d’un million de francs CFA (plus de 1.538 euros) par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, « pour offense commise publiquement envers un chef d’État étranger et injures commises par le biais d’un système d’information ».
Le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des régimes militaires à la suite de putschs entre 2020 et 2022, ont pris des mesures répressives contre la presse, suspendu l’accès ou la diffusion de plusieurs médias – notamment étrangers – et réduit au silence ou emprisonné des journalistes et autres voix critiques. Ils ont fondé avec le Niger une confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES).
Issa Kaou N’Djim a été l’un des vice-présidents du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif des militaires au pouvoir au Mali, avant de se prononcer en faveur d’une fin rapide de la période dite de transition censée rétablir un régime dirigé par des civils.


