Depuis l’annonce du report de la date de l’élection censée mettre un terme à la transition conduite par la junte, des partis politiques haussent le ton. Ils accusent Goïta et ses hommes de vouloir s’éterniser au pouvoir.
La junte n’a évoqué qu’un « léger retard » dans les dates du scrutin censé marquer le retour des civils à la tête du pays, mais cela a suffi à la prudence dans le rang des acteurs politiques. L’élection prévue initialement pour février 2024 ne tiendra plus pour cette date. Ce report qui intervient après l’annonce de la prolongation de la transition faite en décembre 2021, fait grincer les dents dans le pays. Des raisons qui sont loin de convaincre Étienne Fakaba Sissoko, très critique envers la junte malienne. « L’objectif a toujours été de prolonger la transition », soutient cet économiste. La transition « n’a que trop duré avec de graves conséquences sur une population déjà meurtrie », déplore aussi de son côté, l’Appel du 20 février, réaffirmant son attachement au respect du calendrier électoral.
Toujours est-il que la junte semble avoir des difficultés réelles à tenir son engagement sur le calendrier électoral. Elle aurait notamment maille à partir avec une société française qui aurait fait main basse sur les données indispensables au scrutin. Cet autre argument ne convainc pas non plus les acteurs politiques qui attendent de voir la page de la transition se tourner afin que les militaires retournent dans leurs casernes pour laisser le pouvoir aux civils démocratiquement élus.
Jonadeleine TADAGBE