Six chauffeurs routiers sénégalais ont été enlevés jeudi dans l’ouest du Mali par des jihadistes présumés alors qu’ils étaient à bord de camions convoyant des marchandises dans ce pays ouest-africain en proie à des violences islamistes.
Les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont annoncé mercredi soir un « blocus » de zones dans l’ouest du Mali, frontalier du Sénégal. Ils attaquent des véhicules de transport et perturbent les échanges avec ce pays d’où proviennent des produits comme le carburant. Le Mali, enclavé, importe une partie de ses marchandises depuis Dakar.
« Six de nos compatriotes sénégalais (…) ont été enlevés au Mali par des groupes jihadistes », a affirmé l’Union des transporteurs routiers du Sénégal (URS), un des principaux syndicats de ce secteur, dans un communiqué vendredi.
Les six personnes enlevées sont « deux conducteurs et quatre apprentis. Elles ont été kidnappées « jeudi » sur un axe routier dans la zone de Kayes, a indiqué à l’AFP le responsable de l’URS Gora Khouma, joint au téléphone.
L’URS appelle « les autorités sénégalaises, maliennes ainsi que les organisations sous-régionales et internationales à tout mettre en œuvre pour obtenir leur libération dans les plus brefs délais ».
Le Sénégal n’a jamais subi d’attaque jihadiste sur son sol mais des assauts islamistes coordonnés ont été menés le 1er juillet contre des positions de l’armée malienne dans plusieurs villes de l’ouest du Mali, près de la frontière sénégalaise, causant la mort d’au moins un civil.
L’une des localités ciblées, Diboli, est située tout près de la frontière avec le Sénégal et à moins de 500 mètres de la localité sénégalaise de Kidira. Les attaques avaient été revendiquées par le GSIM, affilié à Al-Qaïda.
Le Sénégal a renforcé depuis quelques années les mesures de sécurité à sa frontière avec le Mali où des patrouilles sont régulièrement menées, notamment avec les forces militaires de ce pays, dirigé par une junte après le double coup d’Etat en 2020 et 2021.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.