Les Nations unies ont indiqué mardi être « profondément préoccupées » après le renvoi de quatre réfugiés turcs depuis le Kenya qui, selon des organisations de défense des droits humains, ont été enlevés et refoulés de force, en violation du droit international.
Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, HCR, s’est déclaré « profondément préoccupé par le refoulement de quatre réfugiés » vers la Turquie, et a appelé le Kenya « à respecter ses obligations juridiques internationales ».
L’HCR a appelé le gouvernement à respecter le principe de non-refoulement, qui protège les demandeurs d’asile et les réfugiés de toute mesure pouvant conduire à leur renvoi vers un endroit où leur vie ou leur liberté est menacée. Le ministère kényan des Affaires étrangères a déclaré avoir reçu de la Turquie l’assurance que les quatre individus seraient « traités avec dignité ». « Cet incident constitue une violation tant du droit kényan que du droit international sur les réfugiés », a déclaré Amnesty International samedi, avant que le rapatriement ne soit confirmé.
Une alliance d’organisations de défense des droits humains kényanes, le Groupe de travail sur les réformes de la police, s’est dite « choquée » par l’action du gouvernement, affirmant que cette dernière avait « mis en grave danger quatre êtres humains ainsi que le statut du Kenya en tant que nation sanctuaire ».
Le Kenya accueille plus de 780.000 réfugiés, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. En mai 2001, des espions turcs avaient enlevé Selahaddin Gülen, neveu d’un ennemi de longue date du président Recep Tayyip Erdogan. La justice kényane avait alors interdit son extradition vers la Turquie.
Selon certaines informations, des espions turcs ont rapatrié par la force des dizaines de partisans de Gulen dans le monde entier. La Turquie avait également capturé en 1999 le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK, Abdullah Ocalan, au Kenya, après des années de cavale.